Sacré Lulu.

Vendredi soir.
Départ interminable de Montréal, destination chalet d'une bande joyeux lurons à St-Faustin. Quand on emprunte la 15 Nord, vers 21h30, ça fait 4 heures que j'en suis aux préparatifs. Bagages, épicerie, reconduire le chien pour son foyer du week-end, arrêt obligé chez MEC (ben quoi, on passe devant!), souper chez Zorby le grec... Et pfiou, passé devant l'horloge de Boréale à Blainville, je commence ma digestion, lire l'assoupissement sévère.

Lutin chéri est très gentleman. Je ne suis pas obligée d'être une copilote solidaire. Permission de sieste accordée. Je me cante et m'installe confortablement en me délectant de ces futurs moments.

Lutin chéri a la brillante idée de syntoniser Christiane Charette en reprise. Hum... ce timbre de voix chaud et confortant... Je le reconnais, c'est... c'est Lucien Bouchard en entrevue! Je résiste tant que je peux, vu la lourdeur du gyros. Mais Lulu gagne, je me réassois ben drette dans mon banc, et j'écoute avec ravissement cette entrevue menée par main de maîtresse par Christiane qui amène l'homme à nous livrer son essence. Traversée magique portée au coeur des paysages enneigés des Laurentides.

Quoiqu'on en dise, Lucien Bouchard, c'est un être qui m'inspire.

- Sur son état de santé :
"J'ai 68 ans, deux fils, et je me lève le matin et j'ai 35 ans pis je pars..."

- Sur le courage :
Il y a toutes sortes de défis dans la vie. Je n'ai rien jamais planifié dans ma vie, jamais. Mais j'étais disponible aux défis qui passaient. Tout le monde en a des chances dans la vie. Il avoir le courage de les saisir. Être capable de faire des plongeons sans filet. Et à quelques fois dans ma vie, j'ai fait des plongeons sans filets et c'est dont ce que je suis le plus fier...

- Sur la famille :
Nous, on était enveloppé dans notre famille...

- Sur le transfert entre les générations :
J'ai beaucoup reçu de mon père. Ça c'est la génération des québécois qui se sont sacrifiés pour la génération d'après. J'en ai toujours parlé dans mes discours. Ma génération a beaucoup reçu de la génération qui nous a précédée. Et le Québec c'est une marche ascendante. Une génération lègue un patrimoine supérieur à la génération qui monte. Et je pose la question : est-ce que notre génération n'est pas en train de léguer moins qu'elle n'a reçu. Il y a une rupture dans la continuité de la générosité québécoise."

- Sur ses enfants :
Je suis exigeant pour moi, et mes deux fils disent que je met beaucoup de pression : sur les notes, le travail, les études, la discipline. Mais je les aime tellement que je ne peux être sévère avec eux...

Y'a pas tellement longtemps, je passais un commentaire à un d'eux, affalé devant la télé :
- "Franchement, lève-toi, lis, fais quelque chose... Je lisais moi à ton âge".
Et son fils de répondre : "Quand tu avais mon âge, il n'y avait pas de télé à Jonquière"...
- Oui, ça c'est vrai... Oui, ils ont de la pression finalement :-)