Mononcle à l'hôpital

Oui très chère. Je pourrais passer toutes mes soirées au Francofolies cette semaine. Mais... non. Cette semaine, je me fais un festival cinéma dans  les meilleures conditions au monde ! Seuls dans une chambre d'hôpital (quel luxe), collés collés dans une couchette, Lutin et moi visionnons de grands classiques. Avouez que c'est romantique non ? Nous recevons de la gentille visite régulièrement : Monsieur, votre pression. Monsieur, quels sont les liquides ingurgités ce soir ? Monsieur, je viens seulement nettoyer le plancher. Monsieur comment vont les antibiotiques ? Monsieur, c'est l'heure des pilules. Monsieur, demain nous offrons service de coiffure et de coupe de barbe par des professionnels, vous êtes intéressé ? Monsieur, vous désirez avoir la télévision ? Monsieur quels aliments préférez-vous dans vos repas ? Je pourrais laisser le Lutin seul, il ne s'ennuierait pas. Moi oui.

Imaginez-vous donc que je n'avais jamais vu "Mon oncle" de Jacques Tati. Oui, une honte, je sais. Je suis bouche bée devant tant de talent. Quelle magie. Quelle drôlerie raffinée. Quelle direction artistique. Quel amusement d'entendre le bruit des talons hauts de toutes ces femmes. Cloc-cloc-cloc-cloc. Réalisé en 1958... quelle vision ! Depuis, une amie de Bruno et moi se pratiquons à marcher comme les femmes dans ce film. Je veux des talons hauts !!!

Indéniablement, une des grandes vedettes du film c'est le décor. À Paris ce printemps, l'avant-gardiste maison des Arpel, conçue par Tati lui-même, mais accompagé par son indéfectible conseiller artistique Jacques Lagrange, a été reconstituée le temps d'une exposition. Qu'est-ce que j'aurais donné pour aller la voir. 







Via zellaby


Via Zellaby